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Au printemps dernier, le spectacle Les dits du Petit a voyagé dans le pays voironnais. Le choix d'une approche transversale, où l'expérience d'être spectateur était bordée d'une visite de la comédienne aux enfants, dans leurs lieux du quotidien, a permis une rencontre marquante.

« Cette année, j'ai poussé plus d'une fois la porte d'un relais petite enfance, d'une crèche, d'un centre social. A l'intérieur, j'apportais un objet non-identifié. Moi qui ai toujours travaillé sur scène, artiste comédienne, j'y suis venue avec ma scène, mes objets, mes petits fils intérieurs, mais... sans spectacle!

Ma scène, c'est un tapis rond.

Posé au milieu de ces lieux appartenant au quotidien des enfants, il prenait des allures d'île posée sur l'océan.

Sur cette île, j'ai invité les enfants et ensemble, nous avons exploré ce continent. Terra incognita ! Et à genoux, quatre pattes ou debout, je me suis laissée guider par leurs élans, tantôt timides, ou débordants.

Ma boussole intérieure était une lunette : qu'est-il en train de faire ?

Un thermomètre : que ressent-il, en faisant cela ?

Un baromètre : quel image cela construit-il, pour lui, pour moi ? Une histoire veut-elle venir ?

Sur ce territoire sans carte, nous avons pris la vague, essuyé quelques tempêtes, parfois nagé à contre-courant en nous éloignant du rivage. Mais surtout, nous avons partagé des aventures sensibles.

Retour du pays voironnais

Merci et bravo.

Au Grand Angle d'avoir impulsé, organisé et accompagné cette aventure hors-les-murs du théâtre.

A toutes les professionnelles de la petite enfance qui m'ont ouvert la porte de ce lieu d'alchimie secrète qu'est une crèche, un relais, un centre social.

 

L'artistique ne se résume pas à une partition écrite – la vie non plus !

A l'origine, il y a tout un fatras d'impressions, de bribes, de germes...qui disparaissent, rejaillissent, se transforment ou se fixent.

Passée entre les mains des enfants, c'est toute la matière de mon spectacle qui s'est trouvée vivifiée.

Et ça n'est que la partie visible de l'iceberg.

Dans le fond, il y a la plénitude qui se dégage d'avoir pu intégrer, dire oui. Dire oui à ce qui font les enfants, tels qu'ils sont, dire oui à ce qu'ils sont. Donner et recevoir, sans être limitée par la trame d'une histoire.

Et parfois, parfois, sentir qu'au bout de la main de l'enfant, il y a celle de l'adulte qui commence à relâcher sa pression, à s'amuser, et à s'ouvrir. »

Irma Ferron

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